Chercher, étudier, analyser… La prostitution est longuement présentée dans ce blog. Mais franchissons le simple coté instructif de ce projet, et intéressons nous aux concernés: les prostituées. Femmes soit disant fragiles physiquement ou psychologiquement, prisonnières de leur passé, esclaves de leur corps. Qui sont-elles réellement? Pour les comprendre, le meilleur moyen et sans doute de les écouter.
C’est pourquoi les témoignages qui vous sont présentés sont accompagnés de leur sources.
Monika
"Monika est française. Elle a été placée en foyer à l’âge de 14 ans et a fait une tentative de suicide. Endettée, elle s’est liée d’amitié avec une certaine Mona, qui lui a proposé une place dans un bar.24 heures sur 24.Mona est allée payer mon loyer au propriétaire. Le soir même elle m’emmenait en Belgique. Il y avait deux autres filles, également venues par son intermédiaire. J’ai su après qu’elle se faisait payer. C’était un bar sur une route passante. La patronne a dit : « Je t’ai payé ton loyer, tu me dois de l’argent. » Je suis devenue Nelly. On m’a pris mes vêtements. On m’a coupé les cheveux. Les filles sont déclarées 14 heures par semaine mais sont disponibles à toute heure du jour et de la nuit. Nourries, logées, blanchies. Il m’est arrivée de ne pas arrêter de 6 heures du matin le samedi à 1 heure du matin dans la nuit du dimanche. Si à 3 heures du matin, un client débarque, il faut y aller ; des hommes d’affaires, des juges, des médecins, des avocats. Que de la clientèle sélectionnée par la patronne.Vingt à trente clients par jour. Quand ils sont là, il faut les faire boire. Un maximum. Il m’est arrivée d’être malade à en vomir, d’avaler un Primperan et d’y retourner. La patronne prend un pourcentage sur les bouteilles. Elle retire 1000 francs [150 euros] par mois pour la nourriture, le logement, le linge. Enfin, en théorie, parce que l’argent, je n’en ai jamais vu la couleur. Pour les vêtements, quelqu’un passe. Pour les produits d’hygiène aussi. Idem pour les préservatifs. On nous livre aussi des "éponges" ; pendant les règles, on continue de travailler. Pendant un mois et demi, j’ai vécu dans la pénombre, sans jamais voir la lumière du jour. En un jour, je faisais vingt ou trente clients. Les clients, on leur dit les choses qu’ils ont envie d’entendre. Des mensonges. En réalité, ils sont moches. Ils puent. Ils nous racontent leur vie. Ils sont mariés. Les hommes, ils croient qu’ils peuvent nous faire ce qu’ils voient dans les films pornos. Pour eux, une prostituée, c’est une bombe sexuelle. C’est leur fantasme. Ils ne se rendent pas compte qu’on est humaines. Des femmes comme les autres. Comme celles qu’ils ont à la maison.
- témoignage pris sur le site http://www.prostitutions.info/ édité par le Mouvement du Nid
Voici une vidéo trouvée sur le net. Ici, Claudia nous invite dans son monde.
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