Introduction


Une introduction s'impose pour vous présenter le blog que nous avons créé et vous expliquer dans quels buts il a été construit.


Ceci n'est pas un simple blog divertissant mais la réalisation d'une étude personnelle appelée dans le milieu scolaire TPE (Travail Personnel Encadré). En tant que lycéennes de 1ere ES nous devions réaliser un TPE sur un sujet au choix ayant cependant un lien avec des thèmes imposés en rapport avec notre filière économique et sociale. Après un moment de recherche, nous avons décidé de traiter un sujet plus ou moins tabou, que certains pourraient trouver choquant ou encore osé pour trois jeunes filles de 16 ans: la prostitution. Effectivement, cette activité est très connue dans sa globalité mais très peu évoquée par peur de choquer ou de paraître vulgaire. C'est en partie pour cela que nous avons choisi ce sujet, pour tenter de dépasser cette résistance à en parler et briser les tabous. C'est pourquoi ici nous allons parler en toute liberté, comme l'autorise la liberté d'expression, de la prostitution. Notre étude porte sur un aspect plus précis, nous allons essayer de répondre à une problématique:
En quoi l'Etat sanctionne-t-il ou protège-til la prostitution?
Une question difficile à laquelle nous allons essayer de répondre avec l'aide de deux matières principales qui sont les sciences économiques et sociales et les sciences de la vie et de la terre.

On ne peut parler de prostitution sans en faire une brève présentation et sans la situer dans l'histoire, ce sera donc l'objet de notre première partie. Nous enchainerons en expliquant quelles sont les repercussions du trafic sexuel au niveau économique et politique car la prostitution ne touche pas seulement le milieu social.Pour finir la troisième partie portera sur les solutions et les mesures prises pour remédier à cette activité de racolage et de proxénétisme.

La prostitution, c'est quoi?



Dans la loi, se prostituer c’est accepter ou proposer des services sexuels quels qu’ils soient en échange d'une certaine somme d'argent, mais aussi contre des biens comme un logement, des cadeaux, de la nourriture, ou d’une reconnaissance dans un groupe.
Aujourd’hui, les personnes qui se prostituent font partie de toutes les couches sociales et de toutes les origines. Ce sont des garçons, des filles, des mineurs, des majeurs, des français, des étrangers… Ce sont aussi des gens qui passent par des salons de massage, qui utilisent internet, qui trouvent ceux qui leur donnent de l’argent par leur entourage ou qui sont sur le trottoir… On ne peut pas dessiner un profil type, car il y a autant de différences entre les personnes touchées que de différentes façons de louer son corps…
Les statistiques montrent que depuis quelques années, les garçons sont de plus en plus nombreux à se prostituer. On a aussi remarqué que la prostitution des étrangers s’est beaucoup développée. La majorité d’entre eux viennent des pays de l'est et d'Afrique noire. Des réseaux de traites des humains organisent le trafic de ces victimes. On leur promet un travail, ou on les enlève, on abuse d'eux et on les met sur le trottoir de force.
Selon l’OCRTEH, qui est l’Office Central de Répression de la Traite des Etres Humains, il y aurait en France entre 15.000 et 18.000 personnes prostituées.Le nombre de mineurs prostitués en France est difficile à définir mais les chiffres donnés par les associations permettent de penser qu’ils seraient entre 6.000 et 10.000 à être victime de la spirale de la prostitution.
Au niveau mondial, on estime le nombre de prostitués à 2,5 milions.
Mais qui a donc inventé ce métier?
Inexistante dans les sociétés primitives, la prostitution est une réalité historique liée à l'urbanisation massive et à la société marchande. C'est tout d'abord au VI e siècle av. J-C., à Athènes, que le législateur et philosophe Solon crée les dicterions, ancêtres de nos «bordels», faisant ainsi d’un acte sexuel un acte officiellement marchand. Puis en 180 av. J-C., l’Empire romain institue la « mise en carte » des personnes prostituées, véritable marquage policier. Au Moyen-Age, les responsables de l’ordre public, municipalités, seigneurs laïcs ou ecclésiastiques (évêques, abbés et pape), organisent progressivement la prostitution, déjà à partir du XIIe siècle, et surtout à partir du XIVe siècle, en tirant un profit financier. On trouve même des bordels possédés par des monastères ou des chapitres. La prostitution est toujours considérée comme naturelle, comme un moindre mal. Puis c’est du XVIIe au XIXe siècle que la période moderne est marquée par la volonté de lutter contre la prostitution. En 1658, Louis XIV ordonne d’emprisonner toutes les femmes coupables de prostitution, fornication ou adultère, jusqu’à ce que les prêtres ou les religieuses responsables estiment qu’elles se soient repenties et aient changé. C’est alors la première fois en Europe que la prison sert de punition : elle ne servait auparavant que pour garder les accusés qui attendaient leurs procès ou les condamnés jusqu’à leur départ pour l’exil ou le bagne. La prostitution est alors un fait malsain qui doit être puni et abolit au plus vite. Mais à la veille de la Révolution française, on évalue à 30 000 les simples prostituées de Paris et à 10 000 les prostituées de luxe ; à Londres, elles seraient 50 000, ce qui est une preuve de l’échec des mesures de répression. En 1802, on établit la visite médicale obligatoire des prostituées pour endiguer l'épidémie de syphilis de l'époque. De 1870 à 1900 environ, il y a 155 000 femmes officiellement déclarées comme prostituées, mais la police en a arrêté pendant la même période 725 000 autres pour prostitution clandestine. La France, qui a été le pays d'origine du réglementarisme, change d'orientation en 1946 avec la loi « Marthe Richard » et adopte un régime abolitionniste qui ferme les maisons de tolérance et prévoit la création des services de prévention et de réadaptation sociale. En 1975, le premier mouvement de prostituées voit le jour à Lyon et à Paris. Elles s'opposent aux nouvelles lois répressives et à la réouverture des maisons closes. Grisélidis Réal fait parti des leaders de ce mouvement. Du 15 au 17 octobre 2005 a eu lieu une conférence européenne de prostituées à Bruxelles qui a débouché sur la rédaction d'un manifeste et d'une déclaration des droits des travailleurs du sexe. Enfin depuis 2006, a lieu chaque année à Paris la « Pute Pride » une marche de fierté des travailleuses du sexe.
Le 20 mars 2009, à l'issue des Assises Européennes de la Prostitution au théâtre de l‘Odéon est né le STRASS (Syndicat du TRAvail Sexuel). Dès sa création, 200 membres ont rejoint ce syndicat et 5 fédérations ont été créées au niveau national ainsi qu'une représentation en Grande Bretagne.


Aujourd’hui, source de rejet ou de fascination, symbole de désordre, les prostituées sont des millions dans le monde. Le marché de la chair s’est mondialisé, et la quasi totalité des pays sont concernés. Mais qui sont ces femmes (mais aussi ces hommes) qui vendent leur corps? Comment en sont-ils arrivés là? Des questions qui paraissent inévitables et pourtant, peu de personnes osent en parler.

Les causes de la prostitution


D'une part, c'est traditionnellement aux femmes que revient le devoir de subvenir aux besoins d'une famille, surtout des enfants dans certains pays. En raison du manque de travail, de formations et la tendance généralisée à considérer le travail féminin comme main d'œuvre, les femmes (mais pas seulement) tombent dans le chômage et la précarité. Le danger de prostitution est donc très fréquent. De ce fait, les personnes plus particulièrement touchées sont les immigrants, dépourvus de soutien social et sont de faciles proies pour les proxénètes. Le proxénète est l'acteur du proxénétisme. Le proxénétisme est le fait de tirer des revenus de la prostitution d'autrui.



D'autre part, recourir à la prostitution est rarement un choix fait de plein gré ou prémédité. En effet, plusieurs mécanismes poussent les jeunes (par exemple) à la prostitution. On retrouve quatre cas: Tout d'abord, le viol ou l'inceste, les maltraitances physiques et morales ainsi que les manques affectifs. Ensuite, l'isolement social, les ruptures familiales et les situations d'errances. Puis les problèmes d'identités et enfin, la dépendance aux drogues.
Dans ces cas, la rencontre avec le milieu de la prostitution est donc une solution de facilité, de l'argent facile.

De l'argent facile certes, mais quelles sont les conséquences de cette prostitution massive au niveau sanitaire?

Les risques encourus au niveau sanitaire


Se prostituer n'est pas un fait anodin. C'est un acte qui laisse des traces plus ou moins grave sur la santé physique et psychique :

- La santé physique des prostituées est détériorée par les exigences liées à leur activité professionnelle : multiplication des actes sexuels, stress, agressions, interruptions volontaires de grossesse, horaires et alimentation déréglés. La santé physique des prostituées s'agrave en fonction de leur âge et de la durée de la prostitution. D'autres facteurs sont déterminants tels que l'alcool et la drogue. En effet, ces deux substances sont utilisées pour leurs effets euphorisants qui permettent aux prostituées d'être moins conscientes de leur action, et donc consententes. Sous l'effet de l'alcool et de la drogue, les prostituées prennent plus de risques au niveau sanitaire : l'oubli du préservatif peut être un danger, elles peuvent attrapper des MST ( Maladies Sexuellement Transmissibles ) et le sida. Cependant, il est important de préciser que certaines prostituées refusent tout alcool et toutes drogues.

- La santé psychique des prostituées est aussi fortement touchée. En effet, cette activité atteint profondément la personne. Elle cause des troubles psychologiques allant dans certaines cas jusqu'aux dépressions et tentatives de suicides.

Un flux financier souterrain.

Dans la prostitution, l’argent est partout, l’argent semble rendre compte de tout. Pourtant son sens, dépasse de beaucoup sa stricte valeur marchande.
Et si l'économie du sexe était le reflet de l'ensemble de l'économie?

C'est l'argent qui établit la relation perverse, existant entre les trois partenaires. Toujours en circulation, il passe du client à la personne prostituée, simple rouage du système, puis à la tenancière de bar ou au proxénète. Une fois dans leurs mains, l'argent peut alimenter d'autres réseaux: drogue, trafics d'armes, grand banditisme...
La prostitution est d'abord un métier rentable financièrement: le salaire horaire moyen d'une prostituée est trois fois plus élevé que celui d'une secrétaire comptable.
Au hit-parade des activités criminelles, le trafic d’êtres humains est l’un des secteurs les plus rentables.
Par cette rentabilité et cette mobilité, la prostitution est l'un des secteurs les plus recherché par l'économie du crime: des millions de femmes y sont employées contre leur gré, pour un chiffre d'affaire mondial dépassant les 60 milliards d'euros, dont plus de 15 milliards en Europe, avec 70% des profits allant, en France, aux proxénètes. Les spécialistes estiment que chaque année, 4 millions de personnes se prostitueraient, ce qui générerait entre 5 et 7 milliards de dollars US de profit aux groupes criminels.
La plupart des proxénètes utilisent l’argent de la prostitution comme fond de roulement, finançant des activités criminelles de plus grande envergure. La prostitution est alors un préalable nécessaire qui permet, à moindre coût et sans grand risque, de mettre en place les réseaux logistiques (corruption, transports, intermédiaires...) qui faciliteront de futures entreprises criminelles. La prostitution est l'un des effets pervers de la mondialisation. En effet, la liberté des flux financiers a entraîné l’augmentation des flux financiers criminels. Ainsi une somme impressionnante d'argent blanchi circule à travers le monde via la prostitution.
De plus, l'argent ne reste pas, ou rarement, dans les mains de la personne qui le gagne. La vie prostitutionnelle occasionne des frais énormes (studios, hôtels, amendes pour racolage, impôts, alcool, drogue etc.), sans compter la part importante allant dans les poche des proxénètes.

Ainsi l'argent, réel fil conducteur des réseaux de prostitution, est ici un moyen de se rendre compte de l'ampleur de la situation. Cet argent circule en grand nombre dans les mains des prostituées, qui au final n'en touchent qu'une petite partie. Une trop petite partie qui les incitent à continuer de vendre leurs corps en espérant gagner plus au fil du temps...








la prostitution, une activité tolérée sous certaines formes.

L'activité de la prostitution est tolérée sous certaines formes selon les pays.
Pour expliquer cela, comparons la France aux Pays-Bas, deux mondes différents pour les prostituées.

En France, la prostitution n'est pas interdite sauf lorsqu'elle porte atteinte à l'ordre public. C'est le cas du racolage qui est l'action d'attirer les gens à soi par des procédés en général peu scrupuleux.
En d'autres termes, c'est inciter à des relations sexuelles en échange d'une promesse de rémunération.

Le proxénétisme, définit en première partie, est durement réprimé ainsi que le proxénétisme par hôtelier ou autre.
En 1994, une loi est instaurée, on supprime la pénalisation de cohabitation avec une prostituée.
En France la prostitution n'est pas tolérée sur le marché du travail.

Aux Pays-Bas la prostitution est légale, elle existe dans près d'un tiers des municipalités néerlandaises, sous certaines formes: on trouve la prostitution de fenêtre: les prostituées attirent les clients à travers une fenêtre; la prostitution de rue ou dans les clubs ou encore les agences d'escortes. La prostitution n'a jamais été reconnue comme un crime.
Le proxénétisme était interdit mais en 2000, les interdictions ont été levées du code pénal.
L'industrie du sexe est réglementée par une loi du travail classique qui favorise la protection des employés contre l'exploitation. Les prostituées ont même crée leurs propres syndicats.
Dans le futur, les agences d'escortes feront l'objet de licences.
La prostitution aux Pays-Bas est une occupation légitime. Voilà une bonne comparaison avec la France.





La carte ci-dessous indique les différentes conceptions de la prostitution dans les pays européens.





En rouge, les pays prohibitionnistes, c'est-à-dire les pays où la prostitution est illégale.
En bleu les pays plutôt réglementaristes: la postitution indépendante est légale mais les réseaux de proxénétisme et le trafic d'êtres humain est interdit par la loi.
Et, en vert, les pays où la prostitution est autorisée et réglementarisée.






Peines et sanctions instaurées par l'Etat français afin de punir certaines formes de la prostitution


Le code pénal de l'Etat français puni certaines formes de la prostitution :

- Le racolage actif ( c'est le fait qu'une prostituée porte une tenue extravagante ou vante ses activités à de potentiels futurs clients, afin que ces derniers acceptent son invitation ) est puni d'une peine contraventionnelle de 1.500 euros d'amende pour la prostituée.

Le racolage passif, c'est-à-dire, le fait qu'une prostituée ne parle pas directement de ces activités ou marche seule dans la nuit même avec une démarche provocante, n'est pas puni par la justice française.

Le client, lui aussi n'encourt aucune sanction pénale pour des relations sexuelles avec une personne majeure. Cependant, si la personne est mineure ( entre 17 et 15 ans ) et que le client accepte son racolage, alors il devra verser 45.000 euros d'amende et s'exposera à 3 ans de prison. Si la prostituée a moins de 15 ans, dans ce cas le client sera accusé de détournement de mineur et sera passible de 75.000 euros d'amende ainsi que de 5 ans d'emprisonnement.
- Selon l'article 225-5, le proxénétisme simple, c'est-à-dire qui aide et assiste ses prostituées, risque 7 ans de prison et une amende allant jusqu'à 150.000 euros.
Cependant, si le proxénète dispose d'une prostituée mineure, s'il incite des personnes immigrantes à se prostituer, s'il possède une arme ou s'il est violent avec ses "courtisanes", il écopera une peine de prison de 10 ans et devra payer 1.500.000 euros d'amende.

Les peines sont encore aggravées et fixées à 20 ans de réclusion criminelle et de 3.000.000 euros d'amende en cas de proxénétisme commis à l'égard d'un mineur de moins de 15 ans et peuvent atteindre la réclusion à perpétuité et 4.500.000 euros d'amende s'il est accompagné de tortures ou d'actes barbare.

Qu'est-ce-que l'Etat pourrait mettre en place pour améliorer la situation ?

Afin d'améliorer la situation critique de la prostitution, et qui ne cesse de s'aggraver au fil du temps, l'Etat pourrait, dans un premier temps, mettre en place une aide financière pour les jeunes étudiants.



En effet, ceux-ci n'ont pas forcément les moyens financiers pour se payer leurs études et le temps nécessaire pour se trouver un emploi. La prostitution se présente comme étant une alternative évidente pour ces jeunes en quêtent d'argent facile. Mais un problème se pose, après avoir goûté à cet argent qui s'obtient si facilement : pourquoi arrêter ? Malgré les études enfin payées, la plupart des jeunes continuent car leur revenu leur permet de faire d'éventuelles économies, de se payer des loisirs, d'offrir des cadeaux à leur entourage... La dépendance s'installe. Pour éviter cela, L'Etat pourrait internir en les aidant à trouver un emploi correct ou en subventionnant une aide aux jeunes à besoin financier.





Dans un second temps, nous savons que la prostitution touche aussi beaucoup de personnes immigrées et souvent clandestines. Celles-ci, n'ayant pas assez d'argent ou voulant obtenir des papiers, sont prêtes à sacrifier leur corps pour survivre. Afin d'éviter la prostitution d'immigrés, l'Etat devrait, avant même leurs arrivées, leur trouver un toit et un travail, et si c'est impossible il ne sert à rien d'accueillir tant d'immigrés si c'est pour qu'ils soient encore plus pauvres et plus malheureux que dans leurs pays natals. Après se pose le problème d'immigration qui est d'actualité. Il faudrait qu'il y ai plus de personnes qui travaillent et surveillent les frontières. Pour diminuer le chômage en France, l'Etat pourrait engager plus de douaniers. S'il y a plus de douaniers, il y a moins de chômeurs et moins d'immigrants clandestins, donc moins de prostitution.

Plus proche de la réalité: Témoignages


Chercher, étudier, analyser… La prostitution est longuement présentée dans ce blog. Mais franchissons le simple coté instructif de ce projet, et intéressons nous aux concernés: les prostituées. Femmes soit disant fragiles physiquement ou psychologiquement, prisonnières de leur passé, esclaves de leur corps. Qui sont-elles réellement? Pour les comprendre, le meilleur moyen et sans doute de les écouter.
Nous aurions voulu recueillir quelques témoignages nous même mais vous pensez bien qu’il est difficile et risqué de tenter de rentrer en contact avec des prostituées, de plus, les centres sociaux et plannings familiaux que nous sommes allées voir, n’on pu nous donner aucune information et aucun contact.
C’est pourquoi les témoignages qui vous sont présentés sont accompagnés de leur sources.


Monika
"Monika est française. Elle a été placée en foyer à l’âge de 14 ans et a fait une tentative de suicide. Endettée, elle s’est liée d’amitié avec une certaine Mona, qui lui a proposé une place dans un bar.24 heures sur 24.Mona est allée payer mon loyer au propriétaire. Le soir même elle m’emmenait en Belgique. Il y avait deux autres filles, également venues par son intermédiaire. J’ai su après qu’elle se faisait payer. C’était un bar sur une route passante. La patronne a dit : « Je t’ai payé ton loyer, tu me dois de l’argent. » Je suis devenue Nelly. On m’a pris mes vêtements. On m’a coupé les cheveux. Les filles sont déclarées 14 heures par semaine mais sont disponibles à toute heure du jour et de la nuit. Nourries, logées, blanchies. Il m’est arrivée de ne pas arrêter de 6 heures du matin le samedi à 1 heure du matin dans la nuit du dimanche. Si à 3 heures du matin, un client débarque, il faut y aller ; des hommes d’affaires, des juges, des médecins, des avocats. Que de la clientèle sélectionnée par la patronne.Vingt à trente clients par jour. Quand ils sont là, il faut les faire boire. Un maximum. Il m’est arrivée d’être malade à en vomir, d’avaler un Primperan et d’y retourner. La patronne prend un pourcentage sur les bouteilles. Elle retire 1000 francs [150 euros] par mois pour la nourriture, le logement, le linge. Enfin, en théorie, parce que l’argent, je n’en ai jamais vu la couleur. Pour les vêtements, quelqu’un passe. Pour les produits d’hygiène aussi. Idem pour les préservatifs. On nous livre aussi des "éponges" ; pendant les règles, on continue de travailler. Pendant un mois et demi, j’ai vécu dans la pénombre, sans jamais voir la lumière du jour. En un jour, je faisais vingt ou trente clients. Les clients, on leur dit les choses qu’ils ont envie d’entendre. Des mensonges. En réalité, ils sont moches. Ils puent. Ils nous racontent leur vie. Ils sont mariés. Les hommes, ils croient qu’ils peuvent nous faire ce qu’ils voient dans les films pornos. Pour eux, une prostituée, c’est une bombe sexuelle. C’est leur fantasme. Ils ne se rendent pas compte qu’on est humaines. Des femmes comme les autres. Comme celles qu’ils ont à la maison.

- témoignage pris sur le site http://www.prostitutions.info/ édité par le Mouvement du Nid


Voici une vidéo trouvée sur le net. Ici, Claudia nous invite dans son monde.


Peut-on imaginer un monde sans prostitution?

Le trafic d'êtres humains à une dimension beaucoup trop importante pour l'abolir entièrement. Ainsi, un monde sans prostitution est-il imaginable? Alors que la France lutte par divers moyens contre cette acitivité sexuelle, beaucoup trop de pays ne semblent pas inquiets de l'envergure qu'elle prend. Le monde ne pourra donc pas, dans un futur proche en tout cas, faire disparaître ce métier qui est en réalité lié à la précarité et aux décadentes conditions sociales dont des millions de personnes sont victimes. Effectivement, il est triste à dire, mais la prostitution n'est que le reflet de la société, qui aujourd'hui prône l'argent et la consommation. Elle est comme de nombreuses activités illégales ou criminelles, un simple moyen de survie envisagé en dernier recours. Ainsi, si on envisageais une France sans aucune forme de prostitution, des milliers de femmes mais aussi d'hommes se retrouveraient sans travail et donc sans aucune forme de revenu. Pourrions nous considérer alors, la prostitution comme un métier? Pour nous, la prostitution est un métier, peut être pas un métier comme les autres, mais un métier quand même car il a tout d'abord un but lucratif. Aujourd'hui, les prostitués courent après l'argent car c'est cet argent qui les a amené à se vendre ainsi. De plus, les clients sont nombreux. C'est pourquoi tant qu'il y aura des clients et de l'argent, la prostitution ne disparaîtra pas. Cette réalité n'est pas contestable, et nombreux sont les gens qui n'en on pas conscience. Ainsi, ce blog vise à une prise de conscience et à un boulversement des mentalités. Non la prostitution n'est pas complétement illégale, alors à bat les préjugés sur cette activité et penchons nous plutôt sur ses réglementations et ses libértés. Les prostituées ne sont pas des objets sexuels, ce sont d'abord des femmes.